Licenciement abusif en Belgique : vos droits et recours

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En Belgique, le licenciement est un processus strictement encadré par la loi, mais il peut parfois être abusif, lorsque l’employeur ne respecte pas les règles ou invoque des motifs injustifiés. Le licenciement abusif survient lorsque le salarié est congédié sans raison valable, pour des motifs vexatoires ou discriminatoires. Dans ces cas, il est essentiel de connaître vos droits et de savoir comment réagir. La meilleure solution pour les salariés est de consulter un avocat spécialisé du droit du travail pour se faire accompagner.

Licenciement abusif : tout savoir en 5 minutes.

À RETENIR : Qu’est-ce qu’un licenciement abusif ?

Un licenciement est  qualifié d’abusif lorsqu’il ne rentre pas dans les lignes citées par le contrat de travail. En cas de licenciement, l’employeur belge doit justifier du motif de licenciement. L’employé licencié peut intenter une action en justice pour faire reconnaître le caractère abusif de son licenciement. S’il obtient gain de cause, l’employeur doit lui verser des indemnités équivalentes à 6 mois de salaire au minimum.

Découvrez comment défendre vos droits face à un licenciement abusif et obtenez des conseils essentiels pour réagir efficacement.

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Que faire en cas de licenciement abusif ?

En cas de licenciement abusif en Belgique, voici les étapes à suivre pour agir :

  • Vérifier la légitimité du licenciement : Analysez les motifs fournis par l’employeur. Un licenciement est abusif s’il est effectué sans motif valable, pour des raisons discriminatoires (sexe, origine, situation familiale, etc.), ou s’il est vexatoire. Si les motifs ne sont pas justifiés ou si vous estimez qu’il y a un abus, vous avez le droit de contester.
  • Émettre des réserves : Dès que vous soupçonnez un abus, émettez des réserves formelles dans les deux mois suivant votre licenciement. Cela peut être fait par courrier recommandé pour contester officiellement la décision.
  • Demander les motifs du licenciement : Si l’employeur n’a pas justifié le licenciement, envoyez une demande formelle via lettre recommandée dans un délai de deux mois pour obtenir les motifs. L’employeur a deux mois pour répondre.
  • Consulter un avocat : Contactez un avocat spécialisé en droit du travail pour obtenir des conseils sur la situation et évaluer vos chances de succès dans une procédure judiciaire.
  • Engager des négociations avec l’employeur : Avant d’entamer une action en justice, essayez de négocier une solution à l’amiable avec l’aide de votre avocat. Cela peut inclure une indemnité compensatoire ou une réintégration.
  • Recueillir des preuves : Rassemblez tous les documents, échanges écrits, ou témoignages qui pourraient prouver que le licenciement est abusif, notamment des rapports d’évaluation, avertissements ou preuves de discrimination.
  • Déposer plainte devant le tribunal du travail : Si aucune solution amiable n’est trouvée, votre avocat pourra entamer une procédure devant le tribunal du travail. Vous devrez prouver que le licenciement est abusif et démontrer le préjudice subi. En cas de succès, vous pourrez obtenir des indemnités pour licenciement abusif. Celles-ci incluent au moins six mois de salaire, ainsi que des dommages et intérêts pour préjudice moral.
À noter :
L’article 63 de la loi sur le contrat de travail définissait la notion de licenciement abusif pour les ouvriers. Il stipulait que le licenciement était abusif s’il n’avait aucun lien avec l’aptitude ou la conduite de l’ouvrier, ou avec les nécessités de l’entreprise. En cas de licenciement abusif, l’employeur pouvait être tenu de verser une indemnité pouvant aller jusqu’à six mois de salaire. Depuis 2014, cette disposition a été remplacée par la Convention collective de travail (CCT) n° 109, qui impose la motivation du licenciement pour tous les travailleurs du secteur privé. En l’absence de cette motivation, une indemnité forfaitaire de deux semaines de salaire est prévue.

Qu’est-ce que la motivation du licenciement ?

Les règles relatives à la motivation de licenciement s’appliquent aux travailleurs liés par un contrat de travail et à leurs employeurs. Les travailleurs liés par un contrat d’apprentissage ou encore de convention de stage ne sont pas concernés.

La motivation du licenciement concerne le droit du travailleur licencié de connaître les motifs qui ont conduit à cette décision.

À noter :
Si vous êtes employeur, ne négligez pas les avertissements par écrit et les rapports d’évaluation. Ils permettront de constituer un dossier sur le salarié s’il venait à contester le licenciement.

L’employeur n’est pas tenu de motiver chaque licenciement de manière spontanée, mais le salarié concerné peut en faire la demande. Cette demande doit être envoyée par lettre recommandée dans les deux mois suivant la fin du contrat, ou dans les six mois en cas de préavis, tout en respectant un maximum de deux mois après la fin du contrat.

L’employeur doit répondre dans un délai de deux mois à compter de la réception de la demande, sauf s’il a déjà fourni les motifs du licenciement de sa propre initiative. Si l’employeur ne respecte pas cette obligation, il est redevable d’une indemnité forfaitaire équivalente à deux semaines de salaire. En revanche, si le salarié ne respecte pas la procédure ou ne fait pas la demande dans les délais impartis, aucune sanction ne peut être appliquée à l’employeur.

Le point sur le licenciement en Belgique

L’employeur peut mettre fin au contrat qui le lie à un salarié à tout moment. Différents motifs peuvent être à l’origine de cette décision : pour faute, sans faute, pour motif personnel et pour motif économique.

Le licenciement pour faute

Différents niveaux de licenciement pour faute sont à distinguer : le licenciement pour faute simple, faute grave et faute lourde.

  • Le licenciement pour faute simple : il peut s’agir d’un comportement inapproprié, une négligence dans le cadre du travail, des absences injustifiées…
  • Le licenciement pour faute grave : l’employeur peut prendre la décision de mettre fin à un contrat pour faute grave lorsque l’employé a manqué à ses obligations (abandon de poste, vol, harcèlement…).
  • Le licenciement pour faute lourde : il s’applique lorsque l’employé a commis une faute avec l’intention de nuire. L’employé peut même verser des dommages et intérêts à son employeur si la faute commise a engendré des préjudices.

Le licenciement sans faute

Cette décision peut être prise pour un travailleur se révélant inapte au travail selon l’employeur. Ce dernier doit ainsi fournir des preuves concrètes et objectives justifiant la décision.

Le licenciement pour motif personnel

Le licenciement pour motif personnel se base essentiellement sur la personne du salarié. La raison peut être le comportement inapproprié du salarié. En revanche, un licenciement fondé sur la situation familiale, sexe, origine ou encore religion est considéré comme nul.

Le licenciement pour motif économique

Il est effectué pour des raisons indépendantes du salarié, mais liées à l’entreprise. L’employeur peut procéder à un licenciement pour motif économique dans le cas où l’entreprise rencontre une baisse significative des chiffres d’affaires ou d’une cessation d’activité.

À savoir :
De ce fait, si vous vous faites licencier pour faute grave, le contrat qui vous lie à votre employeur est résilié sans préavis ni indemnité. Toutefois, l’employeur doit prouver que vous avez véritablement commis une faute grave. En revanche, si le licenciement n’est pas engendré par une faute grave, vous disposez d’un délai de préavis ou à une indemnité de licenciement si le délai n’est pas respecté.

Les délais de préavis et les indemnités

Dans le cas d’un licenciement sans motif grave, et ce, sans notifier un délai de préavis, l’employeur doit vous payer une indemnité. Son montant correspond à la durée du délai de préavis dû.

Le délai de préavis varie selon l’ancienneté, la rémunération, le motif (licenciement ou démission)… Durant la période de préavis, vous avez le droit de vous absenter pour une journée par semaine. Vous êtes libre de choisir le jour, de vous absenter pendant une journée entière ou deux fois pendant une demi-journée.

Ancienneté Délai de préavis (semaines)
0 à moins de 3 mois 1 semaine
3 à moins de 6 mois 3 semaines
6 à moins de 9 mois 6 semaines
9 à moins de 12 mois 7 semaines
1 à moins de 2 ans 12 semaines
2 à moins de 3 ans 13 semaines
3 à moins de 4 ans 15 semaines
4 à moins de 5 ans 18 semaines
5 à moins de 6 ans 21 semaines
6 à moins de 7 ans 24 semaines
7 à moins de 8 ans 27 semaines
8 à moins de 9 ans 30 semaines
9 à moins de 10 ans 33 semaines
10 à moins de 11 ans 36 semaines
11 à moins de 12 ans 39 semaines
12 à moins de 13 ans 42 semaines
13 à moins de 14 ans 45 semaines

L’employeur peut-il licencier un employé pour n’importe quelle raison ?

L’employeur ne peut pas abuser du droit de licencier au risque de se faire sanctionner. Par ailleurs, il ne peut pas procéder à un licenciement si les motifs n’ont aucun lien avec l’aptitude ou la conduite du travailleur ou sur le fonctionnement de l’entreprise.

Dans le cas où l’employeur n’a pas clairement présenté les causes du licenciement alors que le travailleur en a fait la demande, il doit apporter la preuve que licenciement n’est pas abusif. Si le travailleur n’a pas demandé les motifs du licenciement, il doit prouver qu’ils sont déraisonnables. Dans le cas où l’employeur a communiqué les motifs et que le travailleur n’est pas d’accord, chaque partie doit prouver ce qu’elle soutient.

Qu’est-ce que la notion d’abus de droit ?

Le droit de licencier ne doit pas être utilisé de manière abusive. Dans la réalité, l’abus de droit peut se manifester de différentes manières :

  • un faux motif de licenciement ;
  • une absence de motifs ;
  • un licenciement s’accompagnant de violences ou d’injures ;
  • un licenciement détourné de sa raison sociale ou économique.

L’employeur est-il obligé de justifier un licenciement ?

L’employeur n’est pas obligé de justifier le licenciement spontanément. Toutefois, l’employé concerné peut en faire la demande via un courrier recommandé dans les 2 mois à compter de la fin du contrat de travail.

L’employeur dispose de 2 mois pour donner sa réponse via un courrier recommandé. Dans le cas où l’employeur ne répond pas, il doit payer 2 semaines de rémunération au travailleur concerné.

Ces règles ne s’appliquent pas dans les cas suivants :

  • pour les travailleurs intérimaires ou les travailleurs étudiants ;
  • aux licenciements s’appliquant dans les 6 premiers d’occupation du poste ;
  • aux licenciements collectifs ;
  • aux salariés ayant atteint l’âge de la pension ;
  • aux licenciements en raison d’une cessation d’activité.

L’employé a-t-il le droit de s’opposer à son licenciement ?

En Belgique, l’employeur peut décider de mettre fin au contrat de travail qui le lie à un salarié. Dès que le licenciement est acté, nul ne peut obliger l’employeur à réengager le salarié licencié. Le travailleur peut recourir au tribunal du travail afin d’obtenir des indemnités en réparation du caractère déraisonnable du licenciement, mais il ne pourra pas obliger son employeur à le réintégrer. Selon le droit belge, employeur et employé ont le choix de rompre le contrat qui les lie, et ce, sans l’accord de l’autre partie.

Comment un avocat peut-il assister un salarié en cas de licenciement abusif ?

En cas de licenciement abusif, un avocat spécialisé en droit du travail peut intervenir de différentes façons, notamment :

  • Un avocat évalue la légalité du licenciement pour vérifier s’il respecte les lois belges.
  • Il fournit des conseils juridiques adaptés à la situation du salarié.
  • L’avocat peut négocier avec l’employeur pour obtenir une indemnité ou une compensation.
  • Il rédige et envoie des lettres formelles pour demander des explications ou contester le licenciement.
  • En cas de procès, l’avocat représente le salarié devant le tribunal du travail.
  • Il calcule les indemnités et compensations que le salarié peut obtenir.
  • L’avocat protège les droits du salarié tout au long de la procédure pour éviter toute violation.

En résumé, l’employeur peut licencier un travailleur à tout moment. Si l’employé en fait la demande, l’employeur est dans l’obligation de communiquer les motifs de licenciement. Le travailleur peut porter l’affaire auprès du tribunal du travail s’il n’est pas d’accord avec le licenciement. S’il obtient gain de cause, l’employeur doit lui verser une indemnité de compensation. Toutefois, aucune loi n’oblige l’employeur à le réintégrer. Même si l’employeur est libre de mettre fin au contrat qui le lie au travailleur, il doit respecter les procédures de licenciement. Il en va de même pour l’employé.

POINTS CLÉS À RETENIR

  • Un licenciement est abusif lorsqu’il n’est pas justifié par des motifs légitimes ou repose sur des discriminations ou vexations.
  • Le salarié peut demander les motifs de son licenciement dans les deux mois suivant la fin du contrat, et l’employeur doit répondre dans les deux mois.
  • En cas de licenciement abusif, le salarié peut saisir le tribunal du travail et obtenir jusqu’à six mois de salaire en indemnités.
  • Les étapes à suivre incluent émettre des réserves, demander les motifs, consulter un avocat, et préparer des preuves pour une éventuelle action en justice.
  • Si le licenciement n’est pas pour faute grave, l’employeur doit respecter un délai de préavis ou verser une indemnité compensatoire, variable selon l’ancienneté.
  • Les licenciements pour faute, pour motif personnel ou économique sont légaux, mais doivent être justifiés et non discriminatoires.
  • Un avocat spécialisé en droit du travail peut aider à contester le licenciement, négocier une indemnité, et représenter le salarié devant la justice.